Je suis d'Ibiza - je suis né ici sur l'île et j'ai rencontré Dawn et Andy à la fin des années 90 lorsque j'ai commencé à travailler pour Manumission: flyers, affiches, tout. Tout le monde sait que c'était une grande fête amusante, un peu de tout. Aujourd'hui, tout est plus axé sur le DJ. Avant, surtout à Manumission, il s'agissait plutôt d'une bonne ambiance et de se déplacer dans différents endroits de la salle, comme une grande aire de jeux. Aujourd'hui, tout tourne autour du VIP, du DJ et de la même musique, vous savez, boum boum boum. Tout à l'époque apportait quelque chose de plus éclectique. Puis en 2002, ils ont créé une salle appelée Musicbox, et c'était un peu différent des autres salles en ce qui concerne la musique - elle comportait plus de chansons de guitare, ce que j'ai adoré, car j'ai toujours été impliqué dans la musique rock, c'est donc l'une des idées avant Ibiza Rocks a commencé en 2005.
À cette époque, j'étudiais pour devenir hôtelier (j'ai maintenant cinq hôtels!) Et j'étais toujours dans la musique rock. J'étudiais donc un diplôme en gestion de mon propre hôtel et je n'avais pas le temps de me concentrer, alors Manumission était mon job d'été. Mais en 2005, j'ai aussi lancé mon propre parti localement, qui s'appelait Nuits rock. Nous organisions délibérément les fêtes dans de petites salles et nous l'avons fait jusqu'en 2010, date à laquelle nous avons commencé à attirer l'attention des grands clubs. Nous avons donc décidé de déplacer la fête à Pacha, à Space, à Privilege et à Ushuaïa. On a fait de grosses files d'attente et c'était une expérience mais de mon point de vue, les soirées rock'n'roll devraient se tenir dans des petits endroits où les choses se font plus en face à face.
Un jour de 2013, alors que nous faisions une résidence d'été au Privilege, j'étais sur scène et je me suis dit: «ce n'est pas ce que nous voulons faire. Nous perdons notre identité; nous perdons de la personnalité, nous ne faisons pas exactement ce que nous voulons. Nous avons donc décidé de nous arrêter. De plus, depuis 2010, nous faisions beaucoup de soirées Rock Nights en dehors de l'Espagne, nous faisions aussi des festivals, alors j'ai pensé qu'il était peut-être temps d'arrêter de les faire à Ibiza et de voir ce qui se passait.
Mais après cet été, je pense que c'était en novembre 2013, Dawn est venue me voir et m'a dit qu'ils adoraient les Rock Nights. Elle a dit qu'ils avaient réalisé que nous arrêtions notre fête, mais qu'ils adoreraient que nous soyons prêts à organiser les soirées d'après-spectacle pour les concerts d'Ibiza Rocks à Pikes. J'ai dit bien, c'est une fantastique nouvelle parce que Pikes était mon endroit préféré de tous les temps. Mes parents venaient Pikes quand j'étais enfant, donc amener Rock Nights à l'hôtel pour les after-partys me semblait la solution idéale. Nous avons commencé en 2014 et ce sera notre cinquième saison. Nous l'avons toujours fait chaque semaine et cela a été fantastique. Je ne vois pas Rock Nights ailleurs sur l’île pour le moment.
Nous avons eu beaucoup de nuits sauvages ici. Si je devais en choisir un qui se démarque dans ma mémoire, ce serait de l'année dernière - les Rock Nights que nous avons tenus après le concert de Primal Scream. C'était fantastique; Bobby Gillespie dansait et est venu nous dire: «Bien les gars, vous avez bien fait.» Même Kate Moss est venue - elle a fait une chanson avec eux et ils font beaucoup de fête ensemble. À l'origine, ils allaient jouer tout le concert sur le court de tennis, mais il a été transféré à l'hôtel Ibiza Rocks. Il y a eu aussi le moment où Ben de Royal Blood est venu à l'un des spectacles - nous avons eu une très, très longue nuit. Il est génial - nous avons passé la journée après Rock Nights à faire la fête au bord de la piscine, avec beaucoup de Bloody Mary, à parler et à écouter de la musique. Nous avons eu beaucoup de nuits folles et de nombreuses histoires différentes à raconter.
Cela fait maintenant 13 ans que nous y sommes. Nous n'avons jamais eu de très grandes ambitions pour Rock Nights et c'est une bonne chose. Nous sommes un collectif d'amis, et nous le faisons uniquement par passion et par amour du rock. Nous avons la même passion que lorsque nous avons commencé. À l'époque, il n'y avait aucun endroit à Ibiza où aller écouter de la musique rock. Il faudrait écouter dans nos voitures ou chez nous. Je pense que quand on nage à contre-courant, tout est plus amusant, car, surtout à Ibiza, tout le monde fait la même chose. Ma politique avec mes hôtels et avec Rock Nights est de «faire le contraire».
Cet été, je vais faire les concerts toutes les deux semaines, donc si on fait seize semaines à Pikes, huit semaines seront consacrées à davantage d'investissements dans les artistes, et les autres semaines seront toujours des Rock Nights mais pas aussi importantes en termes de line up. Alors on garde les guitares, je me bats pour garder les guitares, pour faire vivre le rock'n'roll.
